Né en 1735 à Solliès-Pont, l'abbé Jean-Joseph Rigouard était curé de Solliès-Farlède, devenu de nos jours La Farlède. Natif d'une famille modeste il fut élu député du clergé pour siéger aux États Généraux. Il épouse les idées du Tiers ­État et fait front commun avec ses députés.
Rigouard était prêtre et franc-maçon. Ceci n'était pas incompatible au 18 e siècle. Jusqu'en 1870 l'église de France était Gallicane, elle reconnaissait l'autorité du pape mais pas son infaillibilité. Talleyrand, évêque, faisait même profession publique de son appartenance à la franc-maçonnerie.

 La nouvelle division de la France en 1789 ne prévoit qu'un seul diocèse par département. Les paroisses des anciens diocèses de Toulon, Fréjus, Grasse, Vence, certaines paroisses de celui d'Aix, de Marseille, de Riez, de Sénés et de Glandevès sont incluses dans ce nouveau diocèse. Selon la tradition, le nouvel évêché aurait dû être celui de Toulon. Il devient celui de Fréjus et non de Toulon chef-lieu du département. L'évêché de Toulon sera le siège de la préfecture.

On offre à Monseigneur de Beausset-Roquefort, titulaire du siège épiscopal de Fréjus de devenir le premier évêque du Var. Il refuse de jurer fidélité au nouvel ordre et part se réfugier à Nice. Le Var décide alors de se donner un évêque constitutionnel. Comme tout titulaire d'une charge publique, il doit être élu au scrutin public, au chef-lieu du département. L'élection a lieu à Toulon, le 12 avril 1792. Le député abbé Rigouard est choisi comme premier évêque constitutionnel du Var par 204 voix sur 395 votants. Précisons que le corps électoral ne comprenait que 16 ecclésiastiques. Sacré le 22 mai 1791, à Notre-Dame de Paris, il prend le titre d'"Evêque de Fréjus par la miséricorde divine, et dans l'unité avec le Saint Siège apostolique, évêque constitutionnel élu du Var".

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